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Le grand capricorne protégé à la Riverotte

Publié le 23/12/2021 -- La Dépêche du Midi

Un des groupes de grumes favorisant le développement du capricorne.

En se promenant côté rive gauche de l’Ariège dans la Réserve Naturelle, à l’écart des chemins, dans une zone rouge d’inondation, on ne peut qu’être intrigués par une douzaine de tas de 3 ou 4 grumes disposées verticalement. Nature en Occitanie (NEO) gestionnaire nous révèle l’utilité de l’expérimentation.

Les coléoptères saproxyliques, bien plus discrets que les oiseaux ou les mammifères, jouent un rôle essentiel dans le bon équilibre de la forêt. La larve du grand capricorne, du lucane cerf-volant ou encore du morime rugueux contribue au renouvellement du tapis forestier "humus" mais aussi au cycle carbone par la décomposition du bois mort.

Les connaissances sur ces espèces rares, et protégées, méritent d’être approfondies afin de mieux comprendre leur écologie et définir des moyens de préservation adaptés.

Des suivis naturalistes sur la Réserve

Cet automne, NEO a entrepris un suivi de l’habitat des coléoptères dont le grand capricorne, dans les bois en bord d’Ariège. Ce grand longicorne de plus de 10 cm est protégé à l’échelle nationale et européenne "Habitat-Faune-Flore". Epaulés des "écogardes" en service civique, ils ont inventorié sur près de 10 hectares plus de 450 arbres susceptibles d’accueillir ces insectes.

Pas moins de 20 heures de prospection dans le sous-bois ronceux ont permis de relever la présence ou non de "trous de sortie", les cavités creusées par les larves de coléoptères attestant de la présence de ces derniers. Les résultats ont montré une colonisation partielle avec 13 % des arbres présentant des signes d’occupation. La répartition entre arbres habités et arbres sans trou de sortie s’est montrée hétérogène, car si certains peuplements vieillissants ont dévoilé leur lot de galeries, la majorité des jeunes arbres conservent toujours une écorce dénuée de réseau.

Le grand capricorne, dont les populations avaient été renforcées sur le site en 2018 – 19 par le biais d’une mesure compensatoire, semble avoir encore un peu de mal à s’établir sur la zone… La faute à la jeunesse du boisement ? De futurs inventaires le diront !

GB.