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Les anciens d’Algérie de la commune se souviennent

Publié le 24/03/2022 -- La Dépêche du Midi

La maire, Guerino Bardelotto, Pierre Belbeze et Philippe Paillette devant le monument aux morts. DDM G.B.

 

Comme chaque année, trois anciens du village qui ont fait la guerre d’Algérie étaient présents dans la cour du Fort pour célébrer le 60e anniversaire du cessez-le-feu. La maire a lu le message de la ministre déléguée aux armées G. Darrieussecq, de cette journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Les Clermontois présents ont chanté la Marseillaise.

Les trois anciens d’Algérie ont partagé quelques souvenirs de cette époque.

Guerino Bardelotto, retraité d’AZF deux ans avant l’explosion, se souvient de l’Algérie. Incorporé à 20 ans, en septembre 1959 au 24e RIMA Régiment d’infanterie de Marine de Carcassonne, il rejoint Alger par bateau un an après. Il fut affecté à la sécurité du commandant du bataillon. Deux de ses frères se sont aussi battus pour la France sur la terre algérienne ; les 3 sont revenus en vie après le conflit. L’Algérie fut pour lui l’occasion de découvrir l’avion ; ses premiers voyages furent en Caravelle. Le premier pour venir se marier, puis pour la naissance de son fils et le troisième au retour en première classe avec champagne…

Pierre Belbeze, doyen du conseil municipal, est parti pour l’Algérie en 1961. Il embarque à Marseille pour arriver à Bône après 20 heures de traversée. Affecté dans une garnison à Inkerman, il est transporté durant 2 jours en autochenille blindée au nord-est de l’Algérie sur un poste avancé situé à 1 200 mètres d’altitude où les jeunes soldats dominaient une plaine inhabitée. Dès le deuxième jour, il accompagne les anciens dans des ratissages. Des patrouilles faites aussi la nuit, mais avec la peur au ventre. Après 24 mois, Pierre regagnait Toulouse.

Philippe Paillette, alors jeune professeur de lettres à 26 ans, marié un enfant, se souvient des trajets de Caen au lycée de Falaise à 46 km sur son scooter. Après 6 mois d’école d’officier de réserve et 4 mois de classes au 71e régiment d’infanterie, en novembre 1959, il part de Marseille pour Oran. Il prend son service en tant que chef de poste sur les hauts plateaux au sud d’Oran. Il sera libéré de ses obligations militaires en septembre 1960.

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