Publié le 12/04/2020 -- La Dépêche du Midi
Jean-Marc Espitalier, carillonneur à Lagarde en Lauragais, ici en pleine « volée tournante » avec la Demoiselle de Noueilles. /Photo DR
l'essentiel
Ces cloches à l’étrange silhouette sont la spécialité des clochers-murs toulousains. Un concours artistique est organisé pendant le confinement pour leur rendre hommage
La chocolatine, la violette et l’emploi de la locution "avec plaisir" pour remercier ne sont pas les seules particularités – et fiertés – toulousaines ! Il y a aussi les Demoiselles de Louison. Mais qui sont ces fameuses demoiselles, et qui était donc ce méconnu Toulousain nommé Louison (c’était son nom de famille), père de ces Demoiselles de Toulouse, pour paraphraser le cinéaste Jacques Demy ?
Vous ne savez pas ? En cette période de Pâques, les Demoiselles sont pourtant d’actualité. Il s’agit de cloches d’un type particulier qui figurent parmi les spécialités de la région toulousaine. Les Demoiselles de Louison, réalisées par le célèbre fondeur toulousain du XIXe, Louison, ont pour particularité d’avoir l’axe de rotation surbaissé, permettant ainsi de pouvoir sonner la spectaculaire "volée tournante", sonnerie traditionnelle qui consiste à faire réaliser des tours complets à la cloche autour de son axe, à la main.
Silhouette féminine
Le profil de ces cloches, qui semblent porter tête, buste, bras et robe, rappelle la silhouette d’une demoiselle, reconnaissable de loin dans les clochers-murs toulousains.
"Saint-Sernin en possède quatre, il y en a d’innombrables tout autour de Toulouse, notamment dans le Lauragais, à Noueilles ou Lagarde par exemple ; leur son est vraiment particulier et festif car le battant vient frapper deux fois la cloche à chaque tour", indique Maël Proudom, professeur de collège de profession et carillonneur de la basilique Saint-Sernin par passion. Celui qui a créé une classe de carillon à Saint-Léon en Haute-Garonne (il en existe aussi aux conservatoires de Perpignan et de Pamiers qui transmettent ainsi le savoir des quelque dix à quinze carillonneurs restant dans le sud de la France) est membre de l’association Carillons en Pays d’Oc. Celle-ci organise, à l’occasion du confinement en cours et pour ces fêtes de Pâques, un grand concours artistique pour faire connaître les fameuses Demoiselles (lire encadré).
Capitale mondiale des mini-carillons
Ces cloches demoiselles ne sont pas la seule originalité toulousaine que l’on doit à Louison. Ce créateur aujourd’hui quelque peu oublié, à une époque où il ne reste plus que deux ou trois fondeurs de cloches en France, selon Maël Proudom, a aussi "inventé" et fondu des mini-carillons de 10 à 15 cloches : "Toulouse est la ville qui en possède le plus au monde, 14 exactement, ajoute notre sonneur de cloches toulousain. Ces mini-carillons, à la différence des grands carillons du nord installés dans des beffrois publics et capables de jouer quatre octaves, sont installés uniquement dans des clochers d’églises et permettent de jouer un octave et demi". Des mini carillons qui sont hélas souvent en très mauvais état. Maël Proudom vient de créer une association haut-garonnaise, Carillons et cloches en 31, qui a notamment pour objectif de les restaurer.
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Un concours inédit
DeL’association Carillons en Pays d’Oc organise un concours artistique accessible à tous et gratuit ayant pour thème ces Demoiselles de Louison. Le concours se déroule durant toute la période de confinement, il a pour but de proposer une activité originale de découverte lié au patrimoine campanaire régional, et d’occuper petits et grands. Pour participer, il suffit de créer une représentation de Demoiselle de Louison suivant ses propres talents artistiques, tous les supports sont admis : photo, peinture, sculpture, vidéo, land art et autres, et d’en envoyer une photo par mail à : contact @ carillonsenpaysdoc.fr
Pour les enfants, une rubrique coloriage à télécharger est proposée, ainsi qu’une rubrique pochoir à l’effigie de ces Demoiselles de Louison. Les lauréats bénéficieront de visites personnalisées de carillons de la région Occitanie (ascension, découverte de l’instrument et concert privé).
http://www.carillonsenpaysdoc.fr
Philippe Emery
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A Clermont-le-Fort la cloche n°2 Sainte Marie, 1874, 200 kg Note : Ré octave 4 est une « une demoiselle de Louison » à boule.
Référence : l'Autan 136 de mars2018 : DOSSIER Clocher et cloches de Clermont-le-Fort par Geneviève Durand-Sendrail
https://www.clermont-le-fort.fr/_resources/Autan/autan_clermont_136_mars2018.pdf